Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, hier au soir, les ennemis me vindrent voir. Naiant peu enpescher
2quilz naient admené deux riches païzans pour estre fort mal accompaigné
3pour m’avoir le cappitaine Corradin remué partie de ses soldatz et en
4leur lieu, il ma envoié la racailhe de sa comapignie, ny aiant que
5ung seul qui scaiche tirer ung coup darquebouze et encores ne m’a il
6laissé le nombre complet de dix que vous luy avez ordonné. Vous
7scavez, monseigneur, de quelle importance est ceste place pour le
8service du roy et comme elle est dezirée des ennemys de sa maiesté
9qui ont praticqué et praticquent ordinèrement les catholicques et jusques
10aux consulz de ce lieu pour me surprendre soubz colleur de belles promesses
11quilz leur font. Qui me faict vous supplier très humblement, monseigneur,
12de commander audit sieur Corradin de menvoier mon nombre complet et gens
13asseurés, affin que je puisse empescher les invasions et entreprinses
14desdits ennemys, lesquelz, comme jay esté adverti, preparent et
15assemblent toutes leurs forces pour venir faire quelque cource en la plaine
16et surprendre quelque lieu silz peulvent. De quoy je vous ay
17bien voulu advertir, encores que je masseure que vous le soiés trop
18mieux dailheurs. Atant, je prierray le Createur vous donner,
19monseigneur, en parfecte santé, très longue et très heureuze vye.
20De Chateaudouble, ce XXIe fevrier 1574.
21Votre très humble et très obeissant serviteur
22Railhet.